jeudi 2 novembre 2017

Mont Bar, Barcelone




Mon expérience dans l’établissement voisin « Mediamanga » s’était avérée des plus concluantes et pour cette raison, un dîner chez « Mont Bar » s’avéra être indispensable. Je dis cela car il s’agit en réalité des mêmes propriétaires. Les deux établissements semblent se partager la cuisine, « Mont Bar » étant le premier créé, un gastrobar vraiment cosy au coin de la carrer de la Diputacio. Quelques tables à l’extérieur, un accueil agréable et pas de chance, ma réservation n’a pas été enregistrée. Que cela ne tienne, l’aimable personne qui me reçoit nous offre une coupe de cava pour nous faire patienter. Une dizaine de minutes à l’extérieur et nous voilà convié à s’installer à l’intérieur.






Ni un réel restaurant, ni complètement un bar, quelque chose un peu entre les deux avec un côté presque comme dans un appartement ou même une épicerie où l’on pourrait acheter du vin. Les murs étant garnis d’étagères pleines de bouteilles. Une autre particularité étant que le nombre de tables est limité à six ; une grande pour les groupes, quelques chaises hautes le long du comptoir et quelques petites tables de l’autre côté ou se trouve un joli cellier climatisé contre le mur avec une paroi vitrée. Un lieu plein de charme avec un côté informel.








Ici, des tapas ainsi que de petites assiettes plutôt sophistiquées et sans clichés. Une carte avec une série de mets autour des produits et ingrédients de saison avec quelques fois quelques ingrédients asiatiques. Une cuisine qui navigue entre Catalogne, France et Asie ou Amérique latine.  De plus, une très riche carte de vins avec plus de 250 bouteilles. Et nous voici offerts quelques olives lors de la lecture de cette carte.


Démarrage avec des huitres françaises à l’achiote et pomme verte. Huitres de qualité avec une réduction de cette épice de couleur rouge souvent transformée en pâte au Mexique et que l’on trouve autour du crustacé avec un agréable concassé de pommes pour la touche acidulée et un peu de zestes de citron vert.


Autre snack avec un macaron à la betterave, horchata et truffe. Jolie pièce qui ressemble à une mignardise avec une subtile farce à base d’une crème un peu douce réalisée avec ce lait végétal sucré et enrichi par la saveur de la truffe.  C’est bien pensé, entre local et créatif.


Troisième snack avec un tartare de wagyu au chipotle. Un petit toast croustillant avec une cuillère de cet excellente viande et quelques touches de cette sauce pimentée sur le dessus. Jusqu’à présent beaucoup de finesse dans les saveurs et de précision dans les préparations.


Bel exploit visuel avec cette « Coca de vidre » au foie. Normalement une fine galette de pain mais qui ici s’est vraiment transformé en « verre » avec du sucre cristallisé avec des pignons. Deux fines lamelles au milieu desquelles se trouve du foie gras que l’on croque à nouveau comme une mignardise. C’est technique mais sans plus.


Beaucoup plus séduit par le nigiri de Saint-Jacques à l’anguille. Une sorte de sushi avec donc le riz recouvert d’une fine lamelle de Saint-Jacques et sur le dessus l’anguille fumée. En accompagnement une sauce au sésame noir.


Ensuite des spaghettis de betterave, sardines et raifort. Assiette aux saveurs presqu’un peu nordiques ; les trois ingrédients sont souvent associés dans le nord de l’Europe. On trouvera également quelques câpres.


Le plat le plus gourmand sera le cannelloni de poulet avec une crème de foie gras et champignons de saison. C’est juste parfait, la pâte est fine, la farce est gouteuse, la sauce bien équilibrée avec le foie gras et les chanterelles de qualité.


Passage aux desserts avec le toast au sherry doux, abricot croustillant. Le terme toast n’est peut-être pas le plus approprié et il me semble que cela ressemble plus à un « torrijas catalan », sorte de pain perdu imbibé de ce vin andalou et accompagné d’une sphère de chocolat blanc que l’on casse et dans laquelle se trouve une sauce à l’abricot. Un joli dessert très bien réalisé.


Quelque chose d’encore plus travaillé appelé, chocolat, sésame noir, yuzu et gingembre. Une composition chocolatée de plusieurs textures, avec un gâteau au chocolat, une ganache, une mousse au sésame de couleur grise et une crème glacée chocolatée.


Avec ce repas un remarquable Montsant de Vinyes Domènech, un Teixar Garnatxa Vella 2014. L'un des rares vins catalans avec la classification « Vin protégé Finca », élevé de manière écologique et biodynamique, avec des souches de plus de 70 ans de Grenache poilue, une variété indigène presque éteinte. Un vignoble en terrasses, un vin qui a séjourné 14 mois en fût de chêne avec beaucoup de complexité et d’élégance.


Ce n’est pas le traditionnel bar à tapas que vous trouverez ici mais des petits plats souvent très techniques et sophistiqués qui lorgnent vers le gastronomique. J’ai bien apprécié ce côté assez informel, ce cadre très chaleureux, le service irréprochable et cette ambiance très conviviale.

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